
Vendredi 14/10/2022 NOS CLUBS VONT-ILS PASSER L’HIVER ?
À Malmedy et à Ster, on tire la sonnette d’alarme
Au RFC Malmundaria et au Football Club Ster-Francorchamps, deux clubs exposés aux rudesses de l’hiver, la crise énergétique, on la sent passer aussi. D’un côté, la facture
d’électricité a quadruplé, de l’autre, le plein de mazout a coûté 80 % plus cher.
La crise énergétique, le RFC Malmundaria la sent passer aussi. Il faut dire que les installations ont besoin d’un coup de neuf pour booster les performances énergétiques.
« Le vitrage, l’isolation et le chauffage sont désuets, » acquiesce Jean-Pierre Livet, le trésorier du club.
Récemment, le dossier rentré en ce sens auprès de la Région wallonne a abouti, avec un subside de 450.714,28 euros à la clé. « Quand on a vu qu’il y
avait moyen de rentrer un dossier, on a sauté sur l’occasion. » Mais tout ne va pas se faire du jour au lendemain et on parle d’un horizon de trois ans pour que tout soit
terminé. Cela augure donc de difficultés certaines au niveau des factures liées aux dépenses énergétiques pour le club. Le RFC Malmundaria dispose d’un bail avec la commune pour
disposer des installations et doit s’acquitter des factures énergétiques, uniquement liées à l’électricité. « Déjà en mars dernier, le budget
électricité devenait important. Il représentait 7 à 8% du budget annuel. »
Fin juin, la donne avait déjà changé. « Sur quelques mois, le budget électricité a doublé, passant à 15% du budget total, » reprend Jean-Pierre
Livet. Et depuis, ça a encore augmenté. « Nos factures sont calculées sur base de notre consommation, ce ne sont pas des acomptes. En clair, par
rapport à une situation normale il y a deux ans, la facture a quadruplé ! Désormais, on n’est pas loin de 3.000 euros par mois ! Et encore : je n’ai pas encore eu la facture pour
septembre. Cela risque de devenir intenable. J’ai d’ailleurs déjà sollicité la commune de Malmedy pour une aide, mais je n’ai pas encore de réponse. »
Qu’à cela ne tienne, le RFC Malmundaria est bien décidé à tout mettre en oeuvre pour amortir le choc. « Nos équipes premières ne jouent plus de match
en soirée. Pour les entraînements, on n’a évidemment pas le choix. On vient aussi de contracter un emprunt pour mettre de l’éclairage LED sur nos terrains, ce qui représente un
budget de l’ordre de 50.000 euros hors TVA. La commande a été passée, mais il faut un délai de 4 à 8 semaines pour l’installation. On espère ainsi diminuer fortement notre
consommation. On tente aussi de la limiter en débranchant tous les frigos en semaine, en coupant l’éclairage directement après l’entraînement, etc. Mais on ne sait pas trop vers
quoi on va aller, car ça n’arrête pas d’augmenter... » conclut Jean-Pierre Livet.
Du côté de Ster-Francorchamps, le constat n’est guère plus réjouissant. Il faut dire que le club dispose de trois buvettes et a recours à la fois au gaz (pour la buvette de
Francorchamps, où il faudra faire le plein en mars), au mazout (pour les deux buvettes de Ster) et à l’électricité. « Au niveau de l’électricité, on a
un tarif fixe, mais on sait que ça va augmenter. On doit donc faire des prévisions et des provisions, mais jusqu’en mars, on sera plus ou moins tranquilles, » confie
Jean-Claude Michel, le président sterlain.
Contrairement à de nombreux autres clubs sportifs, Ster-Francorchamps est propriétaire de ses installations. « Et c’est nous qui payons
l’énergie. » Le récent plein de mazout a d’ailleurs fait mal au portefeuille. « On a été boxé. C’était 80% plus cher que l’année passée. On a
mis 2000 litres. Avant, c’était 65 cents/litre et maintenant, c’est 1,2 euro. On doit puiser dans nos réserves. Je ne pense pas que la commune et l’état vont nous aider, on est
les oubliés. Pour la saison 2023-2024, il va falloir se poser des questions... » Heureusement pour le club, le Grand Prix de Formule 1 aura encore lieu l’été prochain.
Olivier DELFINO